#JeudiAutoEdition - Qui sont ces auteurs ? #44



Le #JeudiAutoEdition est un rendez-vous que je suis de très près depuis un petit moment et n'ayant pas toujours une lecture sous la main, je préfère mettre en avant un ou une auteur(e) auto-édité(e), ce qui, je l'espère, vous permettra de le ou la connaître un peu plus et pourquoi pas, la curiosité fera le reste ... 



Cette semaine, c'est au tour de Lucile Peyre


Lucile Peyre ⭐ 🌠



Pour commencer, pouvez-vous nous faire une petite présentation rapide pour ceux et celles qui ne vous connaissent pas encore ? (D'où vous venez, les études faites, etc.)


J’ai grandi à Montpellier, élevée par des parents passionnés d’histoire et de littérature. Notre maison était toujours remplie de livres et écrire s’est imposé à moi très tôt. Entre les livres, toujours très présents autour de moi, et les films et séries regardés avec mes parents, l’envie de raconter des histoires à mon tour est en effet venue très vite, dès l'âge de 5 ou 6 ans. Des petites histoires d'abord, puis des poèmes. Beaucoup de nouvelles ensuite, au collège et au lycée. J'ai d’ailleurs remporté quelques prix littéraires jeunesse en prépa puis en fac, ce qui m’a vraiment encouragée dans cette voie. Puis vers 25, 26 ans je me suis enfin lancée dans l'écriture de romans, qui se sont enchaînés très vite. J'ai terminé le quatrième il y a peu d'ailleurs.
Concernant mes études, j’ai fait un bac L puis hypokhâgne et khâgne et une licence de philosophie. Aujourd'hui j’enseigne la philo dans un petit Lycée aveyronnais.
Et j'écris, évidemment.



Quel est votre univers livresque ?


En tant que lectrice comme en tant qu’autrice (oui, autrice, j’y tiens !) mon univers est profondément ancré dans l’imaginaire. J’aime énormément la science-fiction, qui est d’ailleurs bien trop souvent mésestimée à mes yeux. C'est un genre qui donne beaucoup à réfléchir (là c’est la prof de philo qui parle) et qui offre aussi beaucoup de libertés quant aux thèmes à aborder. La saga de romans que je viens de terminer se situe dans la SF spatiale d’anticipation, mais j’aime aussi l’heroic fantasy, l’horreur…
Mon auteur préféré est Neil Gaiman, qui réussit très bien à mêler un univers fantastique à notre monde contemporain et entremêle mythologie et culture pop avec brio.



Qui vous a donné l'envie d'écrire à votre tour ? Quel est votre objectif lorsque vous écrivez ? (Donner du plaisir, vous évader, faire partager, etc.)


D’aussi loin que je me souvienne il me semble avoir toujours eu en moi cette envie de raconter des histoires, d'écrire. Mais la lecture de Neil Gaiman, que j’ai découvert adolescente, m’a encouragée à continuer. Ses nouvelles et ses romans m’ont donnée envie de construire moi aussi un univers.
Mon objectif lorsque j'écris est de raconter quelque chose qui donne à réfléchir et fasse rêver à la fois. J’aime créer des personnages ambivalents, loin du manichéisme qui m’énerve tant lorsque je le rencontre comme lectrice ou spectatrice. Et je cherche à partager cela avec mes lecteurs-rices.



Comment s'est déroulé l'écriture du roman (ou des romans) ?


J’ai écrit quatre romans pour le moment, appartenant à la même saga. Il a fallu à chaque fois à peu près une année pour les terminer. À chaque nouveau chapitre, j'envoyais ce que je venais d'écrire à mes lecteurs-rices bêta, j'échangeais avec eux-elles et je reprenais parfois certains éléments.
Le premier tome s'est écrit sans trame préalable. Ce qui était d’autant plus compliqué que l’histoire n'était pas racontée dans l'ordre chronologique. Pour le second tome j’ai donc pris le soin de construire toute la trame avant de me lancer, idem pour le troisième tome. Le quatrième en revanche a été un peu plus chaotique dans son écriture, plus difficile aussi, et si je savais où je voulais en venir je n’avais pas vraiment idée du chemin pour y arriver. Ce dernier tome de la saga a été le plus difficile à écrire, peut-être parce que j’y ai abordé des thèmes plus intimes, peut-être aussi parce que j’avais du mal à voir cette histoire se terminer.




Vous imposez-vous un rythme d'écriture ou écrivez-vous quand l'inspiration est là ?


Durant l’année scolaire, j'écris surtout quand les cours et les copies m’en laissent le temps. Pendant les vacances, surtout les vacances d'été, j’essaie d'écrire le plus régulièrement possible. Malgré tout, l'inspiration doit être au rendez-vous. Mais, plus on écrit plus on écrit. Je fais donc attention de garder le rythme le plus régulier possible. Et lorsque je n’arrive pas à me mettre à l'écriture de mon roman, j'écris une nouvelle (j’ai fait une série de nouvelles d’horreur comique avec laquelle je m’amuse beaucoup, en rajouter un épisode de temps en temps est un bon moyen de continuer d'écrire lorsque j’ai peu de temps ou du mal à me projeter dans le roman, ce qui est pas mal arrivé avec le dernier) J’essaie aussi de me tenir à de petits exercices hebdomadaires, comme les #MercrediFiction sur Mastodon. C’est une autre façon d'écrire qui me permet de m'exercer à d'autres styles et de m’amuser tout en entretenant ma plume.




Pourquoi avoir choisi l'auto-édition ?


Comme beaucoup je pense, j’ai essayé les éditeurs classiques, sans succès pour le moment. J'ai essayé les éditions en ligne, comme Edilivre, en y publiant des nouvelles, mais la formule ne me convenait pas, cela donnait au final un livre assez cher, ce qui n'était pas la façon d’envisager les choses. Pour mes romans je suis donc passée directement par un imprimeur et j’ai choisi le format poche. Cela m’a permis d’avoir des livres à un prix très abordable (3 à 3€50). Je les distribue par internet essentiellement, à prix coûtant. Mon but n'était pas de gagner de l'argent en écrivant mais de partager mes histoires. Les versions numériques de mes romans sont d'ailleurs disponibles gratuitement sur mon site



Comment avez-vous vécu l’enthousiasme des premiers lecteurs ? Le retour des critiques, positives comme négatives.


Ça a été une véritable joie d’avoir ces retours. Mes lecteurs-rices m’ont envoyé des photos de mes livres sur leurs genoux dans le métro, sur leur table de nuit, dans leur bibliothèque ou sur une plage. C'était formidable de voir mon roman dans toutes ces mains. Les retours ont été globalement très positif et les critiques m’ont permis de progresser dans l'écriture. Et puis voir mon histoire et mes personnages vivre ainsi à travers les réactions des lecteurs-rices, notamment sur les réseaux sociaux, c’est fantastique !
J'ai reçu des mails ou des cartes postales également, et tout çac représente ma plus grande récompense je crois.





Comment s'est passé le choix de la couverture du roman ? Y avez-vous participé ? Si non, qu'auriez-vous changé ?

L’illustration de couverture a été réalisée, pour chacun des quatres tomes, par un ami, Philippe Nonnet, rencontré via Twitter car nous étions fans de la même série, Hero Corp. Il a fait un travail formidable, qui correspondait vraiment à ce que je voulais et qui a très bien su donner vie à mes personnages. Je lui en suis infiniment reconnaissante.




Si vous pouviez donner vie à l'un de vos personnages, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?


Sans hésitation Théophane Carroll. C'est une exploratrice qui voyage à travers l'espace dans son vaisseau spatial, la Dulcinée, à bord duquel se trouve une bibliothèque. Elle a un caractère enthousiaste et une soif de découverte qui en font un personnage sympathique, même si elle a sa part d'ombre et peut s'avérer assez égocentrique. Même si je suis attachée à tous mes personnages, c’est celui qu’il m’a été le plus difficile de quitter après la fin de la saga. J'adorerais voyager avec elle, et quelque part, je l'ai fait au fil de ces quatre romans.



Sur quel projet êtes-vous en ce moment ?


Je termine les corrections de mon dernier romans avant sa publication à l'automne. Mais j’ai déjà un autre projet, celui d’un roman d'épouvante dont l’histoire se déroulerait dans l'Aveyron, là où je vis. J'ai commencé à repérer des lieux et à construire ma trame, mais il me faudra encore plusieurs mois d'études préalables avant de me lancer dans l'écriture à proprement parler.



Auriez-vous des conseils d'écriture pour nos jeunes débutants ?


Lire. Parce qu’on commence forcément par être lecteurs-rice avant d'être auteur-rice. C'est essentiel pour se construire et pour apprendre.
Oser. Il faut essayer. Ne pas avoir peur. Si c’est mauvais ? Ce n’est qu’un entrainement, comme pour tout il faut s'exercer pour progresser.
S’amuser. Il faut prendre du plaisir à l'écriture, s’y épanouir.
Enfin, un peu d'aide peut être la bienvenue, celle de lecteurs-rices bêta qui permettent de corriger nos petites fautes et de nous aider à faire évoluer notre histoire ou nos personnages, celle des muses aussi parfois. Mon bureau est parsemé de ce que j'appelle mes attrape-muses, de petits objets qui doppent mon imagination, comme un bout de météorite offert par mon mari. La musique est également utile. J'associe certains lieux ou personnages de mes romans à une musique particulière. En la réécoutant ensuite je me retrouve instantanément dans l'histoire.



Un petit mot pour la fin ?


Je suis persuadée qu’on peut à la fois amuser, faire rêver, tenir en haleine, bref divertir, tout en faisant réfléchir. Pour moi les meilleurs livres de philo sont des romans


Entreprise.pdf Inconnu.pdf Déchirements roman de Lucile Peyre

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